jeudi 22 mars 2007

A petits pas 2

Le savoir utile à l'homme existe depuis des siècles. Il n'y a pas de nouveauté dans ce savoir qui est complet.

Le problème n'est donc pas vraiment de le trouver, car ce savoir n'est pas caché. Le problème de l'homme est de pouvoir en faire quelque chose, de le transformer en lui-même pour cultiver son jardin intérieur.

L'homme "incomplet"

Ceux qui parlent de l'homme "incomplet" spirituellement sont bien prétentieux. Pour qu'ils voient l'homme comme incomplet, il faudrait qu'ils puissent le juger dans son ensemble, eux qui ont déjà du mal à voir clair en eux-mêmes. Eux qui ne sont pas capables de créer un simple moucheron, il critiquent et donnent un sens à la création de Dieu qu'aucun écrit saint ne nous a jamais donné.

Quelle vanité que la théorie de l'homme "incomplet" ! Quelle imposture ! Quelle projection !

Nous sommes tous imparfaits, mais cela ne signifie pas que l'espèce humaine doive se parfaire suivant les "lois de l'évolution". Cela signifie que chaque être humain peut choisir individuellement de se parfaire pour aller vers Dieu.

Ces notions "d'espèce" et de "perfection spirituelle" à large échelle ne sont que des créations humaines intellectuelles et inutiles, des leurres.

Une certitude

Celle de n'avoir jamais rien inventé ni "créé".

Monothéisme et orthodoxie

Le monothéisme et l'orthodoxie spirituelle sont deux aspects de la même position d'équilibre instable, seule voie religieuse pure.

C'est pour cette raison qu'il y a, aura et eut toujours plus d'hétérodoxes que d'orthodoxes, car l'hétérodoxie est plus "simple", comme il y a, aura et eut toujours eu plus de polythéistes que de monothéistes car le polythéisme est plus "stable" car "impur".

mardi 20 mars 2007

Guénon et la notion de "tradition"

Je lis en ce moment mon troisième livre de René Guénon. J'avoue que ma perplexité augmente. Si La crise du monde moderne était manifestement un genre d'écrit polémique, si la critique de la théosophie était manifestement un écrit à charge, je ne pensais pas que l'Introduction à l'étude des doctrines hindoues pourrait être aussi partiellement un pamphlet. Arrivé à presque la moitié du livre, j'hésite à en poursuivre la lecture.

Car Guénon critique toujours et souvent d'une manière longue et détaillée, exhibant une vraie bile contre ceux qui sont, selon lui, dans l'erreur. Pourtant, quoiqu'il puisse ne pas aborder le sujet, derrière les méthodes de Guénon, on retrouve les mêmes méthodes que celles des grands intellectuels français. A l'instar de ses grands ennemis les théosophes, que j'ai déjà mis en cause dans ce blog, son approche doctrinaire et intolérante du monde ne peut masquer qu'il est un enfant du système qu'il critique et qu'il en respecte à la fois l'esprit et la lettre.

Certes, Guénon est probablement plus savant que la plupart de ses collègues orientalistes, probablement parce qu'il a des notions de spiritualité et surtout parce qu'il est ouvert à un certain nombre de connaissances ésotériques. Il semblerait aussi que son intellect soit capable d'envisager que les hommes ne pensent pas partout de la même façon, ce qui est bien. Mais il y a chez lui une intolérance qui souvent va jusqu'à se disperser dans les méandres des critiques mesquines envers ses collègues.

Sa notion même de "tradition" est étrange. Sa théorie de la cassure de la spiritualité occidentale catholique en trois étapes - Renaissance, Réforme et Révolution - a des accents véritables, mais surtout dans l'inconscient collectif français et non chez les gens eux-mêmes. Ainsi, dans son combat contre des fantômes, lutte-t-il contre une classe d'intellectuels bornés, persuadés de toute savoir sur tout, dont malheureusement, il fait partie lui-même, peut-être à l'autre extrémité du spectre. Car, il n'est finalement pas très différent de ceux qu'il critique.

Car, soyons francs : les orientalistes français sont-ils tous aussi navrants qu'aucun d'eux ne trouve grâce à ses yeux ? Fort heureusement, je suis d'un avis contraire. Il y a de la doctrine chez Guénon, du polémiste, de l'agressivité, du mépris, de la prétention.

De plus, sa théorie de la "tradition" en matière de spiritualité a des accents qui me dérangent. En effet, les chemins de la spiritualité sont nombreux et souvent très personnels. N'étant pas Dieu, je ne me risquerai jamais à prétendre les connaître tous. En particulier, il n'y a pas de raisons pour dire qu'il est plus difficile aujourd'hui qu'hier d'atteindre Dieu, cela en raison de la "disparition" en "Occident" d'un "enseignement" de type "traditionnel".

Certes, il est possible qu'un enseignement traditionnel de type spirituel ait pu être rencontré il y a quelques siècles plus facilement qu'aujourd'hui en Occident, mais est-ce vraiment le cas ? De plus, la qualité de cet enseignement était-elle due à la qualité des hommes qui enseignaient ou au contenu de cet enseignement, ou aux deux ? En ésotériste bon teint, Guénon semble évoquer une tradition déshumanisée, une tradition où les individus jouent peu de rôle en eux-mêmes mais ne sont que les vecteurs d'un savoir ésotérique. Je trouve cette conception de la tradition bien étrange car elle ne correspond pas à mon expérience.

La spiritualité, a contrario de l'ésotérisme, passe souvent par la rencontre entre un chercheur et une autre personne. Cette rencontre provoque la magie de faire progresser le chercheur dans son chemin personnel vers Dieu. L'ésotérisme, par son côté intellectuel, favorise la transmission d'un savoir ésotérique au travers d'un maître mais semble diviniser l'objet du savoir et non favoriser l'éclosion intérieure à Dieu, ni forcément faire fructifier la relation entre le chercheur et Dieu. L'ésotérisme n'existe pas en tant que tel dans la voie spirituelle, il n'existe que dans des niveaux de lectures de la même réalité que le chercheur accomplit. Pour les autres, ce savoir subjectif peut devenir ésotérique, mais non pour le chercheur qui ne fait que se modifier intérieurement. Un même savoir n'a pas de valeur s'il ne parle pas au chercheur qui le possède, s'il ne parle pas à son coeur.

Dès que l'on cherche autre chose que Dieu, notamment le savoir "ésotérique" pour ce qu'il est lui-même, on peut en venir aux grandes confusions de Guénon par rapport à l'esprit traditionnel, cet esprit qui n'a manifestement, pour Guénon, que pour but d'acheminer un savoir ésotérique. Or, chercher le savoir ésotérique et ne pas le trouver ou le trouver difficilement peut faire naître des frustrations que l'on projette alors sur le "système" duquel on est issu, sur la société, sur l'histoire, sur les institutions religieuses, responsables de l'échec ou de la difficulté de la quête. A l'instar d'un Sartre, on se sent alors légitimé à accuser "les autres" de la perte du savoir ésotérique, alors que peut-être notre démarche personnelle sur le chemin de Dieu n'était pas correcte.

Il y a là encore une mauvaise hypothèse très occidentale : est-on en droit de demander ce savoir ? Peut-on traiter le savoir sur Dieu de la même façon que n'importe quel type de savoir ? A-t-on en soi le coeur nécessaire pour l'accueillir ? Ce n'est pas évident. Il ne suffit pas de demander pour que Dieu obéisse. Nous ne commandons pas à Dieu. Il y a toujours eu beaucoup de chercheurs et peu d'élus. Or les élus commencent souvent par travailler sur eux-mêmes pour éradiquer leurs mauvais penchants comme la sempiternelle critique des autres. Avec l'ego de Guénon, on peut comprendre qu'il ait bâti une théorie de la destruction du savoir ésotérique. L'aurait-il eu entre les mains, l'aurait-il seulement reconnu comme tel ? En aurait-il fait quelque chose ?

Guénon est donc vraiment un ésotériste et non un homme spirituel. Comme Blavatsky qu'il a fortement critiquée, il emploie des méthodes dures, des critiques violentes, et fait souvent preuve d'une gratuite agressivité dans ses propos, d'un ego monumental soutenu par une intellectualité à toute épreuve.

Je préfère encore et toujours la voie des saints et des prophètes pour mener à Dieu. Ne peuvent parler de Dieu que ceux qui L'ont vraiment fréquenté. Je commence à comprendre maintenant pourquoi l'ésotérisme est si décrié par l'Eglise Catholique et si suspect dans l'islam. Car l'ésotérisme, s'il peut être un moyen, ne doit jamais être un but. L'ésotérisme en tant que but nous mène à l'hérésie, au culte de l'ego, au culte des idoles et à la légitimation de la projection de nos propres défauts sur nos congénères.

dimanche 11 mars 2007

La société de consommation spirituelle

Parfois, je reste un peu perplexe. Je voudrais bien garder des liens sur des blogs à tendance dite "spirituelle", afin de découvrir en eux des gens qui font quelque chose de ce qu'ils lisent, qui le fondent en eux pour l'appliquer, qui prennent de ces sources spirituelles pour devenir meilleurs. Je voudrais lire des gens décrivant leur ressenti sur la voie de la transformation, je voudrais comprendre ce qu'ils ont compris, je voudrais qu'ils en parlent, le détaillent et non restent à un niveau intellectuel pur, à un niveau superficiel, le niveau où les plaisirs n'ont ni épaisseur, ni durée, ni permanence.

Au lieu de cela, le plus souvent quand je m'abonne à un blog, je suis déçu. Je ne vois que des citations, étalées comme des morceaux de viande sur l'étal du boucher. Aucun recul, aucune pensée personnelle, aucun sentiment. Et, quand la pensée se fait personnelle, elle est si "spirituellement correcte" et intellectuelle qu'elle en fait pleurer. On dirait souvent un commentaire de textes de troisième dans lequel l'élève se soucie de ne pas fâcher son professeur, le "lecteur".

Ceux qui refusent "la religion", comme ils disent, sont dans la société de consommation spirituelle, prenant un coup à gauche et un coup à droite, au petit bonheur la chance, une citation qui leur fait un petit plaisir intellectuel et qui est aussi vite oubliée. On épingle alors la citation comme dans une collection de papillons, pris en dehors de tout référentiel religieux. Tous ces blogs sentent l'homme "moderne", l'homme qui juge, qui pense qu'il sait choisir mieux que d'autres avant lui, ça sent la supériorité, l'orgueil, ça sent l'ego.

Fais-je la même chose ? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Pas vraiment. Les citations dont j'agrémente mon site son des éléments dans mon parcours, des éléments importants de la transformation de moi-même. Ainsi, certaines citations seraient d'un meilleur effet sur mon blog mais je suis encore incapable de bien les comprendre, alors je ne cite que celles qui me parlent vraiment, qui parlent à mon coeur.

Heureusement, les blogs sur l'islam sont encore les plus authentiques, car cette religion est intacte et pure dans bien des aspects, quoique les gens qui savent tout puissent en penser. Les blogs chrétiens ont du mal à s'autoriser à être mystiques, ce qui est dommage. Ils restent trop dans le dogme. Et les blogs juifs, rares en français, sont souvent trop ésotériques pour moi et emprunts du langage du Zohar que je ne connais pas bien.

Une des premières vérités de la spiritualité est qu'il faut être guidé pour y entrer. Sinon, on s'égare. Car, en spiritualité plus qu'ailleurs, les chemins de l'égarement sont multiples.

lundi 5 mars 2007

L'immense fossé

Je vis dans un autre monde, "autre" car, à mesure que le temps passe, je contemple combien le monde des "médias", des "informations", des "intellectuels", des "politiques", de "la culture", de "la recherche", de "la philosophie", de "l'éducation" est loin de moi. Non que je ne m'y intéresse pas, mais intrinsèquement, ce monde n'est pas le mien. Il est trop évanescent, ne parle que de mensonges, ne propage que des images négatives ou des images prétentieuses, ne favorise que l'agressivité en lieu et place de l'échange. Ce monde prétend apprendre, mais il n'apprend qu'à se sentir fier, qu'à se mesurer et à se battre et non à se découvrir soi.

Combien je ris intérieurement parfois devant ces débats d'intellectuels croyant avoir tout compris au monde et aux hommes et citant des références vieilles de dix ans tout au plus ! Comme si les hommes n'avaient pas pensé à part le cercle de leurs semblables contemporains immédiats... Douce illusion et grosses bêtises présomptueuses.

Souvent, je remercie Dieu de ne pas m'avoir égaré dans le sentier de "la recherche". Quelle désolante notion de la recherche que celle de ce monde. Je suis un chercheur, mais un chercheur de Lui et non un chercheur de position alignant les publications. Je suis un chercheur de l'Unité et non un serviteur du fractionnement infime du savoir en morceaux incohérents...

C'est pourquoi, je sens parfois l'immense fossé d'avec certains de mes congénères. Je ne vaux pas mieux ou moins bien qu'eux, là n'est pas la question. Mais j'ai parfois de la peine pour eux de voir dans quelles ornières ils se bloquent, quelles sont leurs obsessions et quels sont leurs rêves. Car, derrière certains de ces rêves, il y a la nécessité de lever des voiles...

Parfois, je me dis que je n'aurais jamais dû écrire une seule ligne, tant il est prétentieux de faire plus que de parler en face à face, face à un humain que l'on peut connaître autrement que par des mots froids écrits. Puis, je demande pardon à Dieu pour écrire, et je tente d'écrire pour Le satisfaire, pour poursuivre mon chemin vers Lui.

On ne peut pas donner ce qu'on a pas en soi. Et Maya ne peut donner plus que des illusions.

samedi 3 mars 2007

Rite d'initiation

Aujourd'hui, nous passons un rite important. Que Dieu soit avec elle et moi !

vendredi 2 mars 2007

A petits pas 1

Il faut entrer à petits pas en religion car, même si l'on se sent bien guidé par le coeur, les pièges sont innombrables, à commencer par les pièges de l'ego, plus redoutables que les pièges des personnes les plus viles. De plus, c'est à une somme d'informations touffue et complexe que l'on s'attaque, masse monumentale dans laquelle se trouvent des vérités comme des contre-vérités.

Patience et humilité dans le chemin vers Dieu. Et ne pas oublier de digérer correctement ce qu'on avale avant de manger plus. Parfois, un verset du Coran suffit pour plusieurs jours, parfois, des pages ne nourrissent pas. Car, la nourriture spirituelle est comme la nourriture commune : quand on ne parvient pas à l'assimiler, c'est notre organisme qui a un problème et non la nourriture elle-même.

Autour, le monde est dans la course illusoire des choses qui changent sans changer vraiment.