lundi 5 mars 2007

L'immense fossé

Je vis dans un autre monde, "autre" car, à mesure que le temps passe, je contemple combien le monde des "médias", des "informations", des "intellectuels", des "politiques", de "la culture", de "la recherche", de "la philosophie", de "l'éducation" est loin de moi. Non que je ne m'y intéresse pas, mais intrinsèquement, ce monde n'est pas le mien. Il est trop évanescent, ne parle que de mensonges, ne propage que des images négatives ou des images prétentieuses, ne favorise que l'agressivité en lieu et place de l'échange. Ce monde prétend apprendre, mais il n'apprend qu'à se sentir fier, qu'à se mesurer et à se battre et non à se découvrir soi.

Combien je ris intérieurement parfois devant ces débats d'intellectuels croyant avoir tout compris au monde et aux hommes et citant des références vieilles de dix ans tout au plus ! Comme si les hommes n'avaient pas pensé à part le cercle de leurs semblables contemporains immédiats... Douce illusion et grosses bêtises présomptueuses.

Souvent, je remercie Dieu de ne pas m'avoir égaré dans le sentier de "la recherche". Quelle désolante notion de la recherche que celle de ce monde. Je suis un chercheur, mais un chercheur de Lui et non un chercheur de position alignant les publications. Je suis un chercheur de l'Unité et non un serviteur du fractionnement infime du savoir en morceaux incohérents...

C'est pourquoi, je sens parfois l'immense fossé d'avec certains de mes congénères. Je ne vaux pas mieux ou moins bien qu'eux, là n'est pas la question. Mais j'ai parfois de la peine pour eux de voir dans quelles ornières ils se bloquent, quelles sont leurs obsessions et quels sont leurs rêves. Car, derrière certains de ces rêves, il y a la nécessité de lever des voiles...

Parfois, je me dis que je n'aurais jamais dû écrire une seule ligne, tant il est prétentieux de faire plus que de parler en face à face, face à un humain que l'on peut connaître autrement que par des mots froids écrits. Puis, je demande pardon à Dieu pour écrire, et je tente d'écrire pour Le satisfaire, pour poursuivre mon chemin vers Lui.

On ne peut pas donner ce qu'on a pas en soi. Et Maya ne peut donner plus que des illusions.

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