samedi 1 novembre 2008

Absorption

A quoi sert d'écrire alors que le monde est plein de signes du Verbe ?

L'homme se trompe quand il veut absorber des mots, de la musique, des images. Le chemin est au contraire de ne pas absorber pour Le sentir.

L'absorption est une fuite, car se remplir rend sourd. Se remplir de nourriture, de livres, de sons, d'images, tout est équivalent. Se vider est la voie.

Certains écrivent, mais l'écriture, c'est l'ego qui se regarde, c'est l'ego qui pense à son immortalité. Ecrire est un péché si ce n'est pas un don.

samedi 14 juin 2008

L'histoire des 4 premiers siècles après Jésus Christ

Il est bon que les historiens s'intéressent à cette période, car elle est une époque charnière dans notre monde occidental de tradition chrétienne. Très étudiée voilà quelques siècles, cette époque semblait passée de mode. Il aura fallu retrouver des textes apocryphes au XXème pour relancer les études (Mer Morte, Nag Hammadi).

Mais, s'intéresser à l'histoire du christianisme sans être croyant peut mener à un certain nombre de contresens comme on le voit aujourd'hui, dans les travaux des historiens athées.

Un de ces derniers écrivait récemment que cette période (les quatre premiers siècles après Jésus Christ) était composée uniquement de juifs et de païens, mais pas de chrétiens. Historiquement, au travers d'un oeil athée, cette thèse est intellectuellement défendable. Elle ne l'est plus au regard des débats théologiques qui eurent lieu sur l'interprétation du Nouveau Testament et des écrits apocryphes associés.

Comme à chaque grand moment de l'histoire religieuse, divers courants se créent, réfléchissent, inventent leurs interprétations plus ou moins intellectuelles, débattent, se groupent en sectes (au sens premier du terme et non au sens péjoratif actuel). Il y a, à ce moment, une effervescence religieuse qui tente de "digérer" le message de Jésus dans un contexte judaïque assez éloigné du judaïsme des temps anciens. Jésus, le premier, avait des relations difficiles avec les autorités juives de son époque, et on ne peut pas dire que cet état de fait n'ait pas contribué à tendre de manière chronique les relations entre les deux communautés.

Il est donc faux historiquement de considérer que le Nouveau Testament est une prolongation naturelle de l'Ancien pour tous les hommes de ces quatre premiers siècles. Les Pères de l'Eglise nous montrent quelles variations le corpus apocryphe fait autour de doctrines qui seront, un jour, qualifiées d'hérétiques : on y trouve des interprétations purement gnostiques, des visions spirituelles (qui font penser à des branches mystiques), d'autres très matérialistes et d'autres dans lequel le sentiment chrétien s'éveille, en allant vers ce qu'il est devenu plus tard. Dans toutes ces lectures, on ne trouve pas uniquement des "païens" (au sens moderne) et des "juifs" (au sens moderne aussi), mais des gens hésitant ou en recherche, des gens proposant leur vision des textes (parfois proposant aussi des pseudo-textes écrits par eux-mêmes comme prétendus évangiles) et se battant entre eux sur les meilleures interprétations d'un fait qui, quoiqu'il ait probablement été précédé par certains sentiments religieux pré-chrétiens, n'en demeure pas moins, une évolution majeure du judaïsme.

Ainsi, le fait que tous les humains soient concernés par le christianisme et non pas le seul peuple élu, le fait que Dieu ne soit plus uniquement un Dieu vengeur, ou un Législateur, mais un Dieu d'Amour, ces changements sont assez radicaux pour dénoter une vision très différente entre les Evangiles et l'Ancien Testament. Ce point fut d'ailleurs pris pour argument par de nombreuses sectes chrétiennes qui, soit refusèrent la filiation des deux textes (en ne voulant conserver que le Nouveau Testament), soit conclurent que le Dieu de l'Ancien et celui qui du Nouveau n'étaient pas les mêmes (sur fond de panthéon gnostique avec hiérarchie entre les "deux" dieux).

Ainsi, s'il est bien que des historiens prennent complexe ce sujet à bras le corps, il convient de les avertir sur les risques suivants :
- s'il est clair que le terme "chrétien" a peut être un sens différent à l'époque du sens que ce terme a aujourd'hui, il est trop rapide de dire que les chrétiens n'existaient pas avant la fin du quatrième siècle ;
- il faut lire les Pères de l'Eglise pour comprendre le christianisme comme une évolution fondamentale de la vision de Dieu, comme précision et découverte d'une nouvelle forme de monothéisme (les hindous diraient bhakti yoga, le yoga de la dévotion) ;
- il faut lire les Pères de l'Eglise pour comprendre pourquoi certaines doctrines furent qualifiées par la suite d'hérésies (et cette partie est loin d'être simple à comprendre) ; cette époque est indissociable de l'hérésiologie dans la mesure où les grands débats théologiques de cette époque fondent l'Eglise de Rome ;
- il est insuffisant de faire une phénoménologie historique (une historiographie) de cette époque pour en conclure des choses sur le sentiment religieux ; c'est là un vice de forme : la phénoménologie ne voyant que la surface des choses ne peut explorer le sens religieux profond ;
- il est toujours risqué qu'un athée disserte sur ces sujets, car il n'est capable d'imaginer que ce qu'il est, et donc il fait souvent beaucoup de contresens involontaires dans ses interprétations du fait religieux, du fait même que son système de valeurs est différent ;
- il faut prendre certains textes apocryphes avec beaucoup de prudence ; peut-être que comme il a été dit et écrit, la sélection "officielle" des textes pour le Nouveau Testament n'était peut-être pas la meilleure, mais certains textes apocryphes ont beau être de beaux "objets historiques", ils sont totalement ineptes dans un cadre religieux (l'Evangile de Judas, par exemple) ; c'est un peu comme si on tentait de comprendre la religion du XXIème siècle en ne lisant que certains fragments de blogs athées...

Quelle passionnante époque, et donc, que de dangers les historiens doivent-ils affronter. Car quand on parle de religion, on se trouve en face de son propre miroir : les bêtises que l'on écrit, même si elles traitent d'un sujet fort sérieux, ne montrent souvent que la bêtise intrinsèque ou la prétention de leur auteur.

lundi 5 mai 2008

Les vaguelettes de l'esprit

Il faut avoir un certain courage, ou une certaine folie pour vouloir sortir de Maya. Découvrir le Soi, c'est découvrir ce qui n'est pas Soi, c'est travailler les contraires.

C'est s'apercevoir que les vaguelettes de notre esprit sont toujours les mêmes réponses aux mêmes stimuli. Même les états mentaux les plus présents sont les fruits de ces vaguelettes, ces vaguelettes qui se ressemblent, que nous avons déjà vécu et que nous revivrons encore et encore. Vaguelettes et Maya font bon ménage, car les vaguelettes font aussi partie de Maya. Elles ont la substance de l'illusion.

Cela est facilement démontrable. Je m'énerve pour une chose qui traditionnellement m'énerve. Mais si cette chose n'était pas survenue, je ne me serais pas énervé. La cause n'aurait pas produit la conséquence de toujours. En moi est cette capacité dé générer la vague mentale qui me nuit.

Voir les vaguelettes, c'est comme voir le temps, le futur, les causes et les conséquences. Savoir que tel événement produira la vaguelette, que telle vaguelette produira des effets qui seront à leur tour les causes d'autres effets. Savoir que le faiseau des conséquences emportera le monde là où Il veut aller. C'est parfois dur de rester là en silence en comprenant ce qui va se produire. Car les gens n'entendent pas, car ils n'écoutent pas. Ils préfèrent être pilotés par leurs vaguelettes. Ils ne sont pas libres. Mais il faut reconnaître que le chemin n'est pas facile.

Ces vaguelettes donnent une impression de nouveauté, mais elles ne sont que le fruit de notre expérience, de notre ego, de tout ce que nous pensons être nous-mêmes et à quoi nous sommes si attachés. Car, nous y sommes tant attachés à ces vaguelettes... Nous voyons les autres au travers de certaines de leurs vaguelettes. Qu'il est étrange de se voir intérieurement de la sorte...

dimanche 4 mai 2008

Le sens des mots

On croit souvent que tout le monde met le même sens derrière le même mot. Rien n'est plus faux. Or, parfois, on aimerait que, pour certains, les mots aient vraiment le sens qu'ils eurent un jour.

D'ailleurs on peut reconnaître certains traits pathologiques de l'homme quand il donne à certains mots des significations tout à fait personnelles. Parfois, ce n'est même pas pathologique, mais c'est de l'absence de connaissance ; dans ce cas, en parlant avec quelqu'un, nous entrons directement dans ses fantasmes, au travers de ses mots.

Bien entendu, certains mots prennent un malin plaisir à échapper à la définition "satisfaisante"...

Véridique

Notre approche intellectuelle du monde implique que nous écoutons trop souvent avec la tête et non avec le coeur. Ainsi, on peut tout entendre d'un véridique ; mais le monde est si plein de non véridiques.

La personne qui dit la vérité devient la vérité. C'est la personne qui compte et non les mots.

jeudi 1 mai 2008

L'oubli

Les hommes oublient, ou ne savent pas que d'autres hommes ont déjà travaillé les sujets qu'ils abordent. Ainsi, l'homme réinvente sans arrêt la même chose, avec parfois des qualités moindres que les inventions d'auparavant.

L'oubli ou la non connaissance, deux problèmes de l'homme.

samedi 12 avril 2008

Différence

Il y a une différence entre tolérance et acceptation. Le sage accepte, tandis que l'intolérant tolère. Quand on "tolère", on classe les gens que l'on tolère comme potentiellement non-tolérables. La notion de tolérance est donc une notion d'exclusion, et non d'acception de l'autre.

Fruit de l'expérience III

L'homme religieux accepte les égarés ; car soit il a été un égaré, soit il voit dans l'égarement des attachements à de faux objets, soit il comprend que l'égarement peut être éphémère et qu'il peut mener vers Dieu. Dès lors, l'homme religieux accepte tous les dogmes, car Dieu a fait le monde tel qu'il est.

"Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté" (Coran V, 48).

vendredi 11 avril 2008

Rapprochement scabreux

Le christianisme catholique vante le bhakti-yoga tandis que les mouvements ésotériques comme les mouvements franc-maçons ou apparentés vantent le jnana-yoga.

Ceci invite à deux commentaires :

  1. Les tendances bhakti et jnana existent sous tous les climats ;
  2. Leur cohabitation est, en Europe, très dure alors que les deux voies spirituelles existeront toujours et que donc il serait plus sage d'accepter l'existence de toutes ces tendances plutôt que de les combattre.

Fruit d'une longue expérience, de Max Ernst

Fruit de l'expérience II

On peut projeter le mal en nous sur n'importe qui ou n'importe quoi hormis sur un saint ; car, pour que la projection tienne, il est nécessaire que la cible offre des prises.

Fruit de l'expérience I

Notre destin s'accomplit, dans une large mesure, au travers des personnes de qualité que nous rencontrons. A l'inverse, si le cours des choses nous fait rester auprès de personnes qui n'ont que peu d'intérêt, certains de nos potentiels ou de nos travers ne pourront respectivement fleurir ou guérir.

jeudi 10 avril 2008

Une défense européenne, la hantise des US

L'équation est bien connue des dirigeants : chaque habitant donne dans ses impôts une somme x qui sera dédiée à la défense. Si ne nombre d'habitants N d'un pays est grand, alors Nx est grand ; vice versa, si N est petit, Nx est petit.

Si l'Europe organise une défense commune à laquelle participent tous les états membres, (Nx)Europe ≥ (Nx)US. De quoi déstabiliser quelques régimes de plus et de concurrencer un certain impérialisme. A éviter donc pour le pouvoir en place.

Un peu de logique

Si deux membres d'une confrérie religieuse d'inspiration "bouddhiste" font de la politique et réclament la "liberté" d'un peuple, ainsi qu'une "indépendance", notion purement historique et incongrue dans la théologie bouddhiste, il va de soi que ces deux membres :

  1. ne sont pas des religieux mais des politiques ;
  2. cherchent, par ces proclamations, à reprendre un pouvoir de type politique à une autre puissance politique ;
  3. ont une volonté de retour arrière pour le peuple qu'ils font semblant de défendre en manipulant l'opinion publique occidentale.
Ainsi, Dalaï-lama et Panchen-lama sont deux activistes politiques avides de faire revenir les tibétains dans le marasme superstitieux dans lequel la caste des moines les avait si longtemps retenus, avant l'invasion des chinois. Ces derniers ont certes détruit beaucoup de temples, mais la vérité est plus complexe qu'il n'y paraît. Des esclaves travaillant gratuitement, voilà ce que revendiquent les "sages" tibétains, voilà probablement l'objet de la querelle.

Point de spiritualité là-dedans, point de bons sentiments, mais de la manipulation et une lutte de deux entités politiques l'une contre l'autre.

Quelle vilaine image du bouddhisme...

mercredi 9 avril 2008

Cherchez le gourou ou le gourou vous trouve ?

But : trouver un gourou pur, à l'image de Dieu. Difficile en ces temps de Kali-Yuga. Et en même temps, cela a toujours été difficile. Le coeur du disciple guide vers le gourou. Le coeur du gourou reflète Dieu.

samedi 22 mars 2008

La paix et la tempête

C'est ce que je ressens en ce moment. Je touche parfois la paix. Je suis ballotté dans la tempête. Etrangement, ces deux côtés semblent coexister assez bien comme s'ils n'étaient que les deux faces d'une même réalité.

vendredi 21 mars 2008

Citation de Jacques Sourmail

Un passé qui traîne ses restes dans le présent, un passé qui ne passe point attire le mal.

Coïncidence historique

Etrangement, la passion de l'ésotérisme semble disparaître quand la psychanalyse arrive, non que cette dernière réinvente l'ésotérisme, contrairement à ce qui est parfois pensé, ni ne le chasse, car il subsiste, mais on dirait qu'il perd de son aura. Les profondeurs de l'âme font-elles plus peur qu'un ésotérisme dont la teneur s'est perdue au fil des années ? A trop écrire sur les choses "cachées", ce que l'on écrit n'a plus beaucoup de sens, car la substance se perd quand les mots tentent à tous prix de la cataloguer (cf. Papus, le grand "catalogueur").

vendredi 14 mars 2008

Les rets du Karma II

Se libérer de l'attachement aux fruits de ses actes est la seule façon de se libérer des rets du Karma. Cela m'apparaît désormais comme une tautologie.

mercredi 12 mars 2008

Les rets du Karma I

Certaines choses sont inéluctables, car liées à des personnes qui agissent de façon inéluctablement prévisible. Voir ces choses arriver, c'est voir les rets du Karma sur les autres.

C'est aussi une incitation à se dégager des rets du Karma et donc à se détacher des choses matérielles.

lundi 10 mars 2008

La maturité des dirigeants

Depuis que je fréquente les comités de direction, je constate régulièrement que les directeurs sont des hommes comme les autres : imparfaits, impulsifs, prêts à beaucoup d'enfantillages, injustes, et souvent incompétents.

Etrange que notre monde produise ce genre de dirigeants. Sans doute est-ce parce que ces personnes ne dirigent que dans le monde matériel, et encore le croient-ils...

dimanche 9 mars 2008

Esotérisme versus mysticisme

L'ésotérisme est un ensemble de doctrines intellectuelles, de quelque côté que l'on regarde. Le chemin du mystique est plus simple et plus spontané. Souvent, les deux chemins divergent alors que fondamentalement, ils devraient parler de la même chose. Mais si les ésotéristes parlent, les mystiques, la plupart du temps, se taisent.

Citation d'Eliphas Lévi

Les hommes même qui passent pour s'occuper spécialement de philosophie, ressemblent presque toujours à ces enfants qui jouent à se proposer entre eux des énigmes, et qui s'empressent de mettre hors du jeu celui qui sait le mot d'avance, de peur que celui-là ne les empêche de jouer en ôtant tout son intérêt à l'embarras de leurs questions.

Réflexion en lisant Stanislas de Guaita

Ce dernier parle d'"occidentaliste". C'est typiquement ce qu'il faut à notre monde occidental : des gens qui le regardent comme l'Occident prétendent regarder l'Orient.

Deux articles sur la théosophie


Anatole France, article dans Le Temps du 24 avril 1887.


Article du Figaro du 16 septembre 1921.

Extrait de la "Bibliographie méthodique de la science occulte" de Papus (1892)



samedi 23 février 2008

Les lieux humains

Mon rapport avec l'ésotérisme est assez trouble. En tant que telles, les doctrines ésotériques m'intéressent d'une curiosité intellectuelle, mais, pour être très franc, je cherche à y trouver, ce qui, pour moi, correspond à la spiritualité. Or, pour moi, la spiritualité est monothéiste, essentiellement et uniquement monothéiste : c'est la recherche de l'Unité.

Ainsi, au regard de cela, les branches de la spiritualité qui soit oublient Dieu, ou le considèrent comme un lointain créateur (la franc-maçonnerie par exemple), soit les branches qui ont un côté polythéiste (au sens de la Baghavad Gita), me semblent dans l'erreur.

Pourtant, pour être capable de juger qu'elles sont bien dans l'erreur, il est nécessaire que je comprenne d'où vient leur erreur de peur de moi-même tomber dans ces erreurs sans m'en apercevoir. Car, le moins que l'on puisse dire de beaucoup d'ésotéristes est qu'ils étaient très intelligents. Cela n'en faisait pas des saints pour autant. L'intelligence peut être un poids.

C'est pourquoi, je consomme avec une grande prudence, les écrits des ésotéristes. Cependant, étant moi-même capable de grands égarements, je ne me considère pas comme à même de juger des égarements de tous les autres. Je sais simplement que je ne suivrai pas certaines voies que certains ont suivies.

En particulier, ce qui parfois me fait revenir à l'ésotérisme est la "boîte à outils ésotériques". Pour qui a besoin de comprendre, l'ésotérisme fournit des outils intellectuels, comme dans le cas des lieux humains, lieux chargés des mauvaises vibrations des hommes y ayant exercé le mal.

Seulement, je ne suis pas certain que ces outils servent vraiment à quelque chose.

mercredi 2 janvier 2008

La cupidité

L'homme cupide n'en a jamais assez. Quand il n'a pas, il n'est pas empli de gratitude ; quand il a, comme il a toujours moins que ce qu'il avait espéré, il n'est pas empli de gratitude.

Ainsi, la cupidité dépasse largement la cupidité matérielle. Or, à l'homme cupide, la spiritualité est close.