samedi 17 février 2007

Une douce critique de Bertrand Russel

N’y a-t-il pas quelque chose d’un peu absurde dans le spectacle d’êtres humains qui tiennent devant eux un miroir et qui pensent que ce qu’ils y voient est tellement excellent que cela prouve qu’il doit y avoir une Intention Cosmique qui, depuis toujours, visait ce but...Si j’étais tout-puissant et si je disposais de millions d’années pour me livrer à des expériences, dont le résultat final serait l’Homme, je ne considérerais pas que j’aurais beaucoup de raisons de me vanter.

Bertrand Russell

Je pensais du bien de Russell voilà quelques années. Mais force est de constater que, à la manière d'un Camus, Russell projette et ne voit que lui-même. C'est certain que si j'avais écrit ce texte, je pourrais dire que "je n'ai pas beaucoup de raisons de me vanter".

C'est le vieux problème de la paille dans son oeil et de la poutre dans l'oeil du voisin, dans les Evangiles. Russell juge en scientifique obtus parce qu'il ne sait pas ce qu'est la religion. Il confond foi et superstitions et montre que s'il maîtrise les sciences dures, il est loin de maîtriser l'homme.

Au fur et à mesure que les années passent et que je m'attaque à mes propres poids intérieurs, je remercie souvent Dieu de ne pas m'avoir donné l'ego de certains autres sur cette planète. Immense ego, prétentieux ego, prosélyte ego que l'ego de certaines grandes figures occidentales, immense orgueil cité en modèle. Sans doute furent-ils de grands "découvreurs". Mais furent-ils de grands hommes ? J'en doute parfois.

Cela n'est pas grave au fond. Ils ont souvent accompli le destin que Dieu leur avait tracé sans même s'en rendre compte. Ils furent au service de la science, ils auraient pu être au service de l'homme ; ils auraient pu être au service de Dieu.

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